
La fin de l’année arrive, les conditions d’enneigement et de glace ne permettant pas d’envisager sérieusement de se lancer dans des aventures rocambolesques, nous songeons à une petite escapade dans le Sud pour aller se dorer la pillule au soleil! Nul besoin de réfléchir longtemps, ce sera direction les Calanques de Cassis. On empile le matos de grimpe dans le coffre (et celles de glace, par acquis de conscience. C’est devenu une coutume de trimballer du matos de montagne qui restera dans la voiture!).
Après un détour par Seynes pour célébrer comme il se doit la nouvelle année avec les copains de Passe-montagne.ch on part établir nos quartiers du côté de Cassis. Comme le nouvel an a été pas mal arrosé et occupé en festivité en tous genres, cumulé à la fatigue de la reptation sur colonettes plates, nous arrivons un peu ereinté sur le pourtour méditerrannéen. Qu’à cela ne tienne, nous débuterons par des grandes voies pas trop dures pour se remettre dans l’ambiance de Cap Canille, et de son rocher si atypique.

En effet, Cap Canaille est littéralement constitué d’un empilement de couches de roche diverses, allant du gré de différentes couleurs et rugosités au pudding à galets, en passant par du calcaire plus ou moins solide. En se lançant dans une grande voie de 150-200m, il est donc possible de tester l’escalade sur ces différents types de rochers, ce qui est un peu déroutant dans un premier temps. Nous débuterons donc la première journée avec « Bienvenue chez Damoclès » au secteur Sémaphore, une classique du site, que j’avais déjà parcourue il y a une dizaine d’années, mais qui reste une envolée majeure de ce site mythique!
Voie très photogénique, si photogénique qu’il faut parfois faire la queue à son début, en priant pour que les grimpeurs en amont ne décrochent pas des morceaux du Cap!
Evidemment, en arrivant, et compte tenu du fait que nous ne nous sommes pas levés tôt pour cette première journée (Haaa la vieillesse et la perte de récupération des soirées arrosées qui vont de paire…), nous en sommes quittes pour attaquer dans la voie d’à côté, « Sables émouvants », pour laisser la voie se désengorger. La longueur clé en 6c+ me coûtera l’enchaînement, qu’est-ce que c’est bloc!

Le deuxième jour, après la journée de repos de la veille où nous n’avons pas dépassé le 6c+ (lol), nous décidons de nous lancer dans l’ascension de « Toute est une question d’angle », voie majeure selon tous les angles considérés, avec son dièdre en grès jaune si caractéristique. Attention aux motivés, cependant, le niveau minimal requis est tout de même de 7a, ça grimpe entre les points même si c’est très bien équipé.



En tant que bons montagnards, on aime bien prendre des vacances de grimpe en choisissant des spots avec un minimum de marche d’approche. Notre flemme inconditionnelle fait que malgré le fait que nous soyons déjà venus de nombreuses fois dans la région, nous n’avons encore jamais grimpé dans les Calanques de Marseille. Il faut dire que les 1h30 de marche d’approche minimum ont de quoi calmer les ardeurs des plus motivés! Mais cette fois, nous dérogerons à la règle, pour aller escalader une des voies les plus emblématiques des lieux, dont je ne me rappelle malheureusement plus le nom (non, non, je vous assure ce n’est pas pour dissimuler les informations sur cette voies d’anthologie), qui se révèlera être moins majeure que ce qui était initialement vendu sur le papier. C’était tout de même une jolie escapade et une journée bien remplie avec les 5h de marche au total!

Pour notre dernier jour, et avec des bras un peu pétés, nous décidons de finir en beauté dans la voie « Never mind the Bollocks », vraiment jolie et encore assez accessible.


Au passage, nous rencontrons un BE escalade avec des clients qui nous explique un peu la situation catastrophique en France avec ces problèmes de conventionnement des falaises. ça craint vraiment, et il semble que notre loisir commence gentiment à être menacés par la bureaucratie française et les luttes d’influence inhérente aux mastodontes administratifs que sont la FFME, la FFCAM et j’en passe. C’est triste d’en arriver là, et on peut légitimement se poser la question de la dé-responsabilisation des pratiquants. Il va être temps de commencer à militer pour garantir un accès plus ou moins libre aux falaises, et faire changer cette législation si aberrante!
Pour conclure de manière un poil plus positif, n’hésitez pas à me contacter si vous voulez prendre des cours de crâmage de bagnoles et de dézingage de CRS, afin de vous transformer en grimpeur-militant qui se respecte.
Non, je rigole, n’hésitez pas à me contacter si vous voulez que je vous accompagne en grande voie, ou que je vous transmette les bases de la progression en escalade de plusieurs longueurs. Il n’est jamais trop tard pour apprendre les manip’s et vous initier à cette pratique magnifique qui vous ouvrira les portes de l’escalade sur du rocher aussi splendide! 🙂

À bientôt les copains!