La voie des Suisses au Grand Capucin!

Le cadre grandiose du Weekend!
Grand Cappucin sur fond de Mont-Blanc...

La paroi du Grand Capucin et sa voie mythique, « La Voie des Suisses », agit commune un puissant aimant pour tout alpinisme à la recherche de belles parois dans un cadre grandiose. Nous ne faisons pas exception à la règle, et tels la limaille de fer à proximité d’un champs magnétique, nous voilà attirés inexorablement par cette grandiose paroi. Enfin surtout Malika, dont le dévolu s’est jeté sur cette voie, qui est la plus abordable donc logique pour une première ascension. Personnellement, je serais bien allé me faire botter les fesses dans « Voyage selon Gulliver », mais ce sera pour une autre fois.

Direction le Skyway Monte Bianco, puis nuit à la cabane Torino, pour attaquer la voie à la fraîche le lendemain. Enfin… ça c’était le plan initial avant d’être bloqué 1h au tunnel du Mont Blanc et de rater la dernière benne. Bref, nous en sommes quittes pour manger une pizza à Courmayeur, boire quelques spritzs, manousher sur un  parking le temps d’une nuit, et nous voilà tout frais et pimpant pour prendre la première benne.

Dans les longueurs intermédiaires de "La voie des Suisses" au Grand Capucin.

Passée l’approche, on se rend compte qu’il y a déjà beaucoup, BEAUCOUP de cordées engagées. Allé, au bas mot, une grosse dizaine. Il va falloir prendre son mal en patience…
Les quelques premières longueurs grimpotent, au milieu des bouchons, mais c’est plutôt bonne ambiance. S’ensuit les « longueurs » rive gauche du couloir, pas vraiment de ligne déterminée, ce qui nous permet de doubler un nombre conséquent de cordées.

Nous voilà repassés dans le peloton de tête, reste 3 cordées devant nous. Suite à une erreur de lecture de la part du leader de la première cordée, nous bifurquons à droite avant les autres, et nous voilà placés en tête de tête, ce qui nous permet d’avancer à un bon rythme. Nous ne regrettons pas les pizzas et les spritzs de la veille, du coup…

ça attaque les longueurs dures une fois la foule dépassée!

Les longueurs sont vraiment belles, facilement protégeables, le tout dans un cadre plus que grandiose. Et maintenant que nous sommes devant, au moins, nous sommes tranquilles!
ça déroule bien, même si le 6b sur coinceurs à près de 4000m, nous le sentons bien passer! C’est cool d’avoir un peu de marge, au risque de VRAIMENT sortir de sa zone de confort…

Les longeurs grimpent quand même mais sont toujours facilement protégeables!

Arrivés au sommet, nous cherchons un peu la ligne de rappel. Première tentative avortée, je remonte sur la corde. Nous trouvons finalement la ligne de rappels (qui est aussi la voie « Voyage selon Gulliver ») ce qui me permet de repérer la ligne. Quelle classe!! Il va vraiment falloir revenir, j’en salive d’avance.

Arrivée au sommet du Grand Cappucin!

Une fois que nous avons repris pied sur le glacier, nous nous écartons un peu pour installer la tente. Nous visons le maximum de soleil pour le soir, je me livre à quelques calculs savants de balistique planétaire, et nous creusons finalement un petit abris plat pour poser la tente.

Perdus au milieu de l’immensité du glacier, entourés par toutes ces parois mythiques, Dent du Géant, Grand Cappucin, c’est un spot de bivouac 5 étoiles!! Pas tout à fait du goût de Malika, qui semble ne pas trop supporter l’altitude. Il faut dire qu’entre passer une nuit d’acclimatation supplémentaire au refuge Torino ou manger des pizzas-spritzs, le choix a vite été fait. Elle en paye les conséquences maintenant…

Attaque des rappels...

Bref, elle en est quitte pour une bonne gerbite et une nuit bien perturbée. Nous avons vu un peu juste niveau sacs de couchage, de sorte que nous nous caillons bien pendant la nuit. En me glissant dans mon duvet à l’aurore, j’entends des grimpeurs au loin crier dans la paroi. Ils sont sûrement en train de faire les rappels, les pauvres….

Le matin, je me lève avec le soleil, et les choucas, tout contents de profiter des pâtes régurgitées de l’estomac de Malika la veille! 😀

Le spot de bivouac 5 étoiles, seuls au monde.

Pour la journée, l’idée est de se lancer dans la voie Bonnatti/Tabou. C’est donc parti pour la courte approche, qui nous donne le temps de réchauffer nos muscles endoloris par la trop courte et surtout inconfortable nuit. Arrivés à la base, je me rends compte qu’il y a déjà 3-4 cordées engagées. Pas de stress, donc, et j’hésite entre l’attaque directe qui a l’air de franchement grimper (surtout avec le recul glaciaire), et le couloir.

Progressions sur arrête avec le Mont-Blanc derrière.

Le temps d’hésiter, nous nous faisons doubler de manière fort peu cavalière par une cordée de Polonais sortie de nulle part. Dans leur précipitation, un des grimpeurs en oublie même son gant en bas. J’essaye la première longueur en soi-disant 6a, un gros pas de bloc au départ, suspendus au dessus d’une rimaye d’une dizaine de mètre, le tout assuré par un seul coinceur très précaire.

Bon, je vais opter pour le couloir finalement! Je redescends et on suit la cordée de Polonais qu’on rattrape au premier relais. Juste le temps pour moi de leur faire remarquer, très poliment (toujours, avec moi), qu’ils n’ont pas à doubler comme des polonais comme ça. XD

Grimpe au Grand Cappucin et Chandelle du Tacul

On grimpe encore quelques longueurs, mais ça bouchonne, nous ne sommes vraiment pas en forme, et nous décidons de redescendre au 4ème relais. Dommage car cette voie Bonnatti/Tabou est franchement jolie. Ce n’est que partie remise.

Nous garderons des bons souvenirs de cette belle "Voie des Suisses" au Grand Cappucin!

Nous redescendons donc, retournons au camp de base, plions tout et direction la gare supérieure du Skyway pour un retour en plaine.
Cette « Voie des Suisses » au Grand Cappucin était vraiment mythique. C’est une belle voie, abordable, pour gravir ce sommet. Le seul bémol, la surfréquentation qui en résulte, avec des cordées par toujours expérimentées dans ce genre de terrain, ce qui engendre pas mal de bouchons.