
Le premier jour, nous commençons par la partie rocher, et nous abordons les thématiques suivantes: En guise d’introduction, nous voyons le maniement de corde, c’est-à-dire les différentes manière des s’encorder, comment faire une réserve de corde, comment assurer de manière simple et efficace.
J’explique aux participants les différentes phases de la progression sur une arrête en rocher, à savoir:
Phase 4: les longueurs

Les participants pratiquent ensuite la progression en corde courte au milieu des blocs de rocher. Ils doivent se familiariser avec cette pratique qui est exigeante et loin d’être évidente, contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord. Le maniement de la corde courte est au coeur de la progression sur les arrêtes, elle permet à une cordée de se déplacer de manière efficace et sécurisée sur les sections faciles.

Le deuxième jour, nous faisons la partie de la formation sur glace/neige. C’est l’occasion d’aborder les thèmes suivants: tout d’abord, l’utilisation du piolet, que ce soit pour marcher ou comme outil d’assurage, ou pour arrêter une chute sur névé. La marche avec crampons est aussi abordée, mais la technique de cramponnage n’est cependant pas au coeur de la leçon mais aurait mérité à être approfondie.


Après une nuit à la cabane de Trient, ce sera sera direction les aiguilles du Tour pour une petite course qui devra permettre de mettre en pratique toute cette théorie vue les deux jours précédents.
Malgré le réveil matinal et les yeux encore collés, ils semblent de souvenir comment s’encorder sur un glacier. Ouf, au moins une chose qu’ils auront retenu ces 4 jours!
Blague à part, je suis agréablement surpris par la capacité de mémorisation des participants. Nous avons abordé énormément de thématiques les deux premiers jours, et ils en ont assimilé une grande majorité. Même si leur mise en partie reste toutefois encore une peu lente et sacadée. La pratique, l’exercice et l’expérience permettront de donner une fluidité dans leurs gestes dans un avenir proche, j’en suis certain.

J’insiste beaucoup sur le fait qu’ils ne doivent pas chercher à aller vite, dans leur première phase d’apprentissage, mais qu’ils doivent faire les choses juste. La sécurité prime toujours sur la rapidité, qui viendra de toute façon lorsqu’ils deviendront des montagnards chevronnés.

Nous redescendons à la cabane d’Orny pour pouvoir effectuer une arrête à l’aiguille d’Arpette le lendemain, les étoiles filantes. Cette petite arrête présente la particularité d’altérner des sections grimpantes et de marche dans des gradins, ce qui en fait une course idéale pour pratiquer les phases 1 et 4.

Cette dernière journée se finit donc bien. Les participants sont contents du déroulement du cours et la matière abordée. Je suis quant à moi très satisfait de leurs rapides progrès, leur recommande de bien pratiquer sur des courses faciles avant de se lancer dans des ascensions plus sérieuses. Et que comme toujours en montagne, la prudence est de mise, et la sécurité centrale!!

Au final, ces 4 jours auront permis aux participants d’acquérir les bases leur permettant de progresser de manière sécurisée sur rocher et glacier. J’aurais bien voulu pouvoir plus pratiquer les techniques de cramponnage et le maniement de piolet, mais le temps n’étant pas illimité, nous avons axé l’apprentissage sur la progression et l’assurage en rocher. Les courses effectuées de déroulaient en effet principalement sur le rocher.

Je trouve super important que les gens qui pratiquent l’alpinisme se forment aux techniques de sécurité. Dans le cadre de mon métier, je vois bien trop souvent des cordées faire n’importe quoi, compromettant leur propre sécurité mais également celle des autres cordées progressant sur la même course.